Les Étapes de vie du chien

1)      Période prénatale : Avant la naissance

Le fœtus a déjà des compétences motrices, sensitives et émotionnelles

Possible résonnance des réactions émotionnelles de la chienne sur les fœtus

2)      La période néonatale : De la naissance au 15ème jour

• Sens tactile et gustatif déjà développés
• Sourd, aveugle et incapable de se mouvoir
• Réflexes primaires :
  • Fouissement (Rooting Reflex) : Permet au chiot de trouver la mamelle et de capter la chaleur
  • Pétrissement: Pédalage des antérieurs sur le ventre au niveau de la mamelle qui stimule la sécrétion.
  • Labial: Mouvement des lèvres et de la langue vers la zone stimulée, déclenchée lors d’une stimulation tactile de la bouche (lèvres, joues, langue).
  • Succion: Déclenchée lorsque la mamelle entre en contact avec la langue ou le palais. (Ce reflex disparaît en cas d’hypothermie).
  • Déglutition: La présence d’aliment ou de liquide proche du voile du palais le déclenche.
  • Périnéal(De miction ou de défécation) : Permet l’élimination après léchage maternel du ventre et de la zone périnéale.

• Développement moteur :
  • Déplacement par reptation (action de ramper).
  • Réflexe de placement : consiste à poser la partie supérieure de la patte au contact avec le bord inférieur d’une surface plane.
  • Réflexe de soutien : donne au chiot la capacité de soulever son corps. Lorsque les coussinets sont en contact avec le sol, l’animal met ses pattes en extension.

• Développement sensoriel :
  • Maturation du sens du goût.
  • Développement de l’odorat et association des 2.
  • Développement de la vision.
  • Développement de l’audition.
  • Développement du toucher.
  • Développement de l’équilibre.

• Répertoire comportemental :
  • Sommeil : 90% du temps.
  • Alimentation : lait maternel exclusivement.
  • Toilette et élimination : Par la mère car aucune autonomie des chiots.

• Attachement maternel : mère à chiot : quasi immédiat mais non réciproque au début ; seulement après acquisition de l’équipement sensoriel complet.
• Le chiot est incapable de réguler sa température.
• Aucune communication vocale de la mère vers les petits.
• Communication vocale des petits vers la mère.
• Vision : Ouverture des yeux entre le 10^ème et le 14^ème

Durant cette période le chiot est totalement dépendant de la protection maternelle.

3)      La période de transition : Du 14ème au 21ème jour

De l’ouverture des yeux à l’apparition de l’audition et de la station « debout ».

• Développement moteur : Les aptitudes motrices progressent (pattes antérieures puis postérieures).
• Développement sensoriel :
  • Vision : encore hésitante et lente.
  • Audition : réaction au bruit à partir de 18-21 jours (réflexe de sursaut)
  • Toucher disparition des réflexes de fouissement et labial.

• Répertoire comportemental :
  • Temps d’éveil : tétées, découverte du monde, interactions avec mère et fratrie, prise en bouche et prises d’objets.
  • Les premières dents apparaissent vers l’âge de 3 semaines.
  • Commence à vocaliser (ses premiers aboiements le surprennent).
  • Ne connaît pas la peur, la main de l’homme même étrangère, n’est ni effrayante, ni menaçante.

Le chiot élargit son répertoire comportementale grâce à une maturation des sens.

• Le chiot est capable de réguler sa température.
• Disparition du réflexe de fouissement.
• Disparition de l’élimination réflexe.
• Sommeil : 65% – 70 % du temps.
• Grognements et aboiements font leurs apparitions.
• Audition : le chien entend et sursaute aux bruits.

Mise en place de l’attachement :

• A la fin de la période de transition jusqu’à 3-4 mois (limite non absolue) = période sensible.
• L’animal ne sait pas spontanément à quelle espèce il appartient, il l’apprend.
• Indispensable à la survie.
• Besoin inné d’autrui, fonction vitale au même titre que l’alimentation : seuls les chiots qui développent une proximité avec l’adulte survivent.
• Les chiens sont capables de développer une double empreinte (voir plusieurs !)
  • Les chiens peuvent durant cette période s’attacher par exemple à un chat, + un lapin, + un autre animal.
• Si aucun contact avec son espèce, le répertoire comportemental sera inadapté face à d’autres chiens.

4)      La période de socialisation : de la 3^ème à la 12^ème semaine

• Développement moteur :
  • Coordination motrice de + en + précise.
  • A l’âge de 5-6 semaines, le chiot court, franchit des obstacles, se redresse rapidement après une chute (réflexes postérieurs acquis, sens de l’équilibre, etc…).
• Développement sensoriel :
  • Goût, odorat, sensibilité cutanée fonctionnels.
  • Développement de la vision : Fixation et poursuite visuelle, clignement à la menace, déplacement dans une pièce inconnue en présence d’obstacles.
  • Développement de l’audition : tourne la tête du côté du stimulus.
• Espèce sociale = individus qui vivent durablement en groupes structurés.
• L’animal jusque là dépendant de sa mère acquiert une certaine autonomie et essaie d’interagir avec son milieu.
• Le chiot va apprendre à se contrôler, à communiquer et à gérer ses émotions lors de variations de milieu.

Attachement et apprentissages

• Par imitation : Le chiot apprend les comportements sociaux, les rituels, etc…
• Il expérimente et reproduit ce qu’il observe.
• En l’absence d’être d’attachement, impossibilité d’explorer et de découvrir son environnement dans de bonnes conditions.
• Dans le cas d’une mère craintive ou anxieuse, il y a un risque de transmission à la portée par apprentissage.

Il en est de même pour certains traits de caractère et de comportements (joueuse, nerveuse, aboyeuse, etc…).

• Communication inter et intraspécifique :
  • Intraspécifique : relation/interaction qui s’établit entre des individus appartenant à une seule et même espèce.
  • Interspécifique : relation/interaction qui s’établit entre des individus appartenant à des espèces différentes.
• Familiarisation : Processus qui consiste à s’habituer à des individus, une situation, un environnement, des objets.
• Socialisation : Processus d’apprentissage des codes sociaux (système de langage, de comportement et de signaux corporels qui marquent l’appartenance à un groupe). Intégration des normes et des signaux de communication des représentants de la même espèce.
• Sociabilisation : Capacité/aptitude à cohabiter avec les autres, à vivre en société, à créer du lien.
  Pour une cohabitation optimale à créer une relation bénéfique pour tous (« mutualisme ») ou au moins neutre.
• Distance critique : espace personnel autour de soi, dans lequel une intrusion est souvent perçue comme dérangeante, stressante, non souhaitée.
• Les différents modes de communication du chien :
  • Vocalises
  • Attitude corporelles/postures
  • Mimiques faciales
  • Phéromones/Hormones

• Séquence comportementale : Enchaînement des différentes phases :
  • Appétive
  • Consommatoire
  • Arrêt
  • Réfractaire

• Les exceptions :
  • Effet de surprise
  • Douleur
  • Peur
  • Instrumentalisation
  • Apprentissage
• 2 étapes importantes et naturelles au cours du développement du chiot :
  • L’attraction
  • L’aversion
• Durant cette nouvelle période sensible, il est important d’éviter la sensibilisation et la distanciation (en rapport avec l’inconnu) qui peuvent provoquer des peurs durables.
• Mise en place d’un seuil d’homéostasie sensorielle = état d’équilibre émotionnel entre un organisme et son environnement.
  • L’homéostasie est conservée tant que le stimuli ne dépasse pas un certain seuil.
  • Les seuils de référence sont établis pendant la période sensible de socialisation.
  • Les stimulations diverses permettent au chien d’acquérir la capacité de s’adapter à un niveau moyen de stimulation pour chaque canal sensoriel.

• Acquisition des autocontrôles :
  • Passe de stimuli réponse à la séquence comportementale organisée.
  • L’intensité de la réponse est modulée et modulable en fonction de l’intensité du stimulus appliqué + signal d’arrêt en fin de séquence.
  • Acquisition de la morsure inhibée et contrôle moteur.

• Apprentissage des relations sociales et des moyens de communication :
  • Détachement/distanciation (rupture du lien d’attachement primaire), passage obligé pour que le chiot devienne un adulte autonome. Il est très important que ce détachement s’effectue également lors de l’adoption du chien (lien entre le chien et les autres individus).
  • Débute à l’éruption des dents de lait puis s’étend aux lieux de couchages, et interactions sociales (mère repousse, refuse, prend ses distances).
  • Moyens de communication.

• Apprentissage des rituels :
  • Agissent tels des anxiolytiques (agissant sur l’anxiété et ses composants somatiques).
  • Diminuent les risques de déclenchements d’agression.
  • Inhibent les conflits.
  • Participent à l’acquisition de « bonnes manières » ainsi qu’à la cohésion sociale.
  • Possède une fonction de communication.
• Activité thermorégulatrice indépendante (plus besoin de maintenir le contact).
• Eruption des dents de lait.
• Exploration buccale.
• Apprentissage social.
• Socialisation intraspécifique.
• Socialisation interspécifique.
• Sommeil : 50% du temps.
• Alimentation semi-solide vers 3-4 semaines. Sevrage alimentaire entre 7 et 10 semaines.

Durant ces premières semaines le chiot va apprendre :

• A contrôler ses mâchoires.
• Qu’il appartient à l’espèce « chien ».
• Des interactions diverses avec les autres.
• Qu’il peut avoir une influence sur son environnement, par exemple en poussant un objet avec son museau.
• Que certains comportements sont dangereux ou inacceptables.
• Qu’on est toujours plus performant en faisant alliance avec d’autres mais qu’il vaut mieux se méfier de certains.

Durant ces premières semaines le chiot construit :

• Une gestion émotionnelle + ou – stable
• Une résistance à la frustration + ou – solide
• Une sociabilité + ou – performante
• Un seuil d’homéostasie + ou – élevé
• Qui lui permettront de vivre les évènements de la vie courante + ou – bien.

5)      La prépuberté (période juvénile) : De la 12^ème semaine jusque vers 6 mois

• Les chiots sont de plus en plus adroits, mobiles, entreprenants, curieux et peuvent parfois sembler « effrontés ».
• Ils commencent à aboyer face à différents bruits.
• Intelligence et force de caractère fonctionnent mieux que la force physique.
• Les chiens se déploient en stratégie pour atteindre leurs buts.
• Les traits raciaux prennent de l’ampleur.
• Période sensible : chiots marqués plus fortement par des évènements traumatisants.
• Les expériences vécues entre 6 et 9 mois viendraient consolider les tendances sociales du chien et son assurance (nouvelle phase de socialisation).
• Capacités d’apprentissages rapides, mais tendance à s’exciter pour un rien, difficultés à maintenir longtemps une attention soutenue.
• Relation aux humains :
  • Conditionnement assez facile.
  • Aversion pour les personnes étrangères qui entrent dans le groupe familial.
  • Attachement aux membres de sa famille (avec préférence possible pour l’un ou l’autre individu).

6)      La puberté (Adolescence) : Du 6^ème mois jusque 18-24 mois

• Petites races : Dès le 6^ème/7^ème
• Grandes races : vers 10-12 mois
  • Femelles : premières chaleurs
  • Mâles : Sécrétion de testostérone (Pic vers 10 mois puis stabilisation). La maturation sexuelle se décèle lorsque les mâles lèvent la patte pour uriner.
• Changements physiologiques et bouleversements hormonaux, émotions difficiles à gérer, comportements nouveaux.
• C’est à nouveau une période sensible !
• Changements physiologiques et bouleversements hormonaux
  • Phéromones : ce que les autres sentent, exceptions faites pour les humains !
  • Hormones : ce qui se passe à l’intérieur.
• Les modifications hormonales augmentent l’agressivité envers les congénères du même sexe.
• Communication olfactives et chimiques.
  • Intéressé par les traces laissées par d’autres animaux ou congénères, le chien peut chercher à y substituer les siennes ou à en conserver une trace sur lui.
• Premiers essais de sexualité, parfois ratés.
  (Le chien s’entraîne à des comportements d’adultes).
• Gestion émotionnelle fragile :
  • Peurs, émotions exacerbées (système hormonal).
  • Des petits évènements deviennent de grands traumatismes (peurs ciblées, réactivité disproportionnée, etc…)

• Adolescence et entente avec les autres chiens :
  • Avant : Jeux, contacts affectifs, etc…
  • Aujourd’hui : Cherche son statut vis-à-vis des congénères du même sexe.
  • « Jeux » de luttes et corps à corps.
  • Premiers heurts et conflits.
• Bonne connaissance de la communication canine indispensable !
• Adolescence canine et entente avec les humains :
  • Refus de participer.
  • Tient moins compte des demandes (surdité sélective ?).
  • Remise en cause du cadre, écoute limitée ou inexistante, rébellion, indiscipline, résistance.
  • Se démène pour faire réagir mais ne se laisse pas modifier facilement.
  • Récalcitrant pendant les cours d’éducation/de dressage alors qu’il y excellait précédemment.
  • Ne veut plus se conformer aux demandes exprimées d’une certaine manière (il faut y mettre les formes !).
  • Veut gérer les contacts affectifs au sein du groupe.
  • Veut gérer les déplacements.
  • Surveille ce qui se passe.
  • Essaie de faire cesser les mouvements.
  • Hyper et hypo attachement, détachement complet et parfois dépendance totale.

• Adolescence canine et entente avec les enfants :
  • Manque d’écoute et de collaboration
  • Tendance possible à la surprotection.
  • Intervention dans les situations parents à
  • Redoubler de vigilance notamment avec de grands enfants/ados car agressivité possible.

• Adolescence et comportement d’agitation :
  
  • Agitations, nervosité, besoin d’action, de dépense physique, de sport (hyperactivité, impatience).

7)      L’âge adulte : A partir de 18-24 mois

• L’âge de la maturité et de l’équilibre.

Au-delà de la maturité sexuelle, les capacités physiques et de concentration du chien sont particulièrement développées. Placé dans des environnements adaptés depuis sa conception, l’animal aura pu prendre confiance en lui, apprendre à gérer ses émotions et développer son individualité.

Durant cette période, les risques liés à la santé sont plus faibles.

Les apprentissages divers (propreté, etc…) et le cadre sont intégrés, ce qui n’empêche pas qu’il est nécessaire de les entretenir continuellement.

8)      Le vieillissement : A partir de 7 à 10 ans

• Un processus naturel et non une maladie !
  • Le chient redevient dépendant.
  • L’appareil locomoteur s’affaiblit : diminution des muscles, fragilisation des os, usure des articulations, apparition d’arthrose.
  • Présence de douleurs.
  • Troubles du sommeil, somnolence, fatigue accentuée. Le chien recherche d’avantage la tranquillité. Il se repose/dort à nouveau plus longtemps.
  • Capacité physique amoindries, affaiblissement, temps de récupération plus importants. Le chien s’essouffle/se fatigue plus rapidement et fournit des efforts moins intenses.
  • Apparition de maladies cardiaques.
  • Problèmes de paralysie.
  • Capacité d’attention/de concentration en baisse.
  • Variation du poids.
  • Incontinence urinaire.
  • Modification des comportements alimentaires et/ou dipsyque.
  • Insuffisance rénale : le chient boit et urine davantage car les reins n’assurent plus avec autant d’efficacité le rôle de filtration.
  • Fragilisation du système de défense immunitaire. L’animal est durant cette période plus sensible aux infections.
  • Usure des dents, présence de tartre, de caries (douleur).
  • Baisse de l’acuité auditive et visuelle.
  • Diminution des capacités sensorielles pouvant provoquer une réelle désorientation.
  • Troubles émotionnels inhabituels.
  • Développement de maladies dégénératives progressives (Arthrose, Dysplasie du coude, de la hanche, Ostéoarthrite) et/ou neurodégénératives (Syndrome de dysfonctionnement cognitif – équivalent Alzheimer).
  • Perte de patience, irritabilité plus importante.
  • Agressivité.
  • Dépression d’involution (suite à arrêt brusque d’activité chez chien particulièrement dynamique : chiens de travail par exemple.