C’est une affection qui prend place autour de la puberté, également induite par l’homme, en particulier par sa méconnaissance du monde canin.
Maladie du groupe social: le chien ne nait pas sociopathe, il le devient.
Le chien sociopathe est en parfaite santé, en tout cas au départ; c’est le groupe qui fonctionne mal.
La sociopathie ne survient que dans un contexte d’ambivalence relationnelle.
Ce que vous devez mettre en évidence
Rechercher les signes de prérogatives de dominance abandonnées au chien.
Quatre axes principaux: organisation des repas, contrôle de l’espace, contrôle des interactions et sexualité exprimée ouvertement.
- Organisation sociale des repas :
- Qui accède en premier à la nourriture?
- Le chien obtient-il à table?
- Vitesse d’ingestion.
- Besoin de public pour manger.
Manger en premier, obtenir de la nourriture à volonté, agresser si on n’obtient pas immédiatement est caractéristique d’une sociopathie.
- Organisation du contrôle de l’espace :
- Choix du lieu de couchage. Le chien s’installe à un endroit qui lui permet de voir et surveiller toutes les allées et venues.
- Contrôle des déplacements. Le chien contrôle les allées et venues, tire sur sa laisse, franchit les portes en premier, décide lui-même qu’il est temps d’aller se promener.
- Interaction avec les propriétaires :
- Valeur du jeu.
- Valeur des objets.
- Valeur des caresses et du contact physique et des interactions avec ses maîtres.
- Le chien empêche ses maîtres de communiquer.
- Déjections sociales.
- Exprimer sa sexualité :
- Masturbation.
- Chevauchement hiérarchique.
Motifs des plaintes des propriétaires
- 1. Morsures.
- 2. Lactation nerveuse.
- 3. Menaces.
- 4. Malpropreté.
- 5. Chevauchement.
- 6. Aboiements.
- 7. Destructions.
- 8. Fugues.
- 9. Sociopathie dans l’effectif canin de la meute homme – chien.
Signes repérables lors de la première entrevue
Le chien peut sembler parfaitement normal mais souvent, il tire en laisse, aboie, gère ses maîtres et, à l’arrêt, met son membre antérieur sur le corps des propriétaires. Le chien peut menacer une personne qui s’approche, cherche à uriner et à occuper tout l’espace.
- Au stade 1, le chien peut paraître parfaitement correct et se laisser examiner.
- Au stade 2, le chien grogne, mord dès qu’il en a l’opportunité. Le maître n’ose pas le tenir et lui mettre la muselière.
Evolutions possibles
- Evolution vers un état anxieux. Anticipation et hyper vigilance.
- Evolution vers une hyper agressivité secondaire avec morsure instrumentalisée.
Diagnostic
Condition obligatoire : le chien jouit d’une ou plusieurs prérogatives associées au statut de dominant plus au moins deux symptômes dans la liste ci-dessous :
- Triade sociopathique (agression hiérarchique + agression par irritation + agression territoriale).
- Augmentation des prises de nourriture en présence d’un des propriétaires.
- Miction hiérarchique.
- Chevauchement hiérarchique.
- Pseudo gestation.
- Appropriation des enfants.
- Agression des enfants.
- Destruction du mobilier autour des issues.
Pronostic
Deux éléments à prendre en compte :
- Lorsque la sociopathie est au stade de l’hyper agressivité avec morsures instrumentalisées, le pronostic est réservé.
- Prendre en compte la réelle position hiérarchique du chien par rapport à celle des maîtres. Pour cela, il faut évaluer la morsure au cours des séquences d’agression hiérarchique.
Thérapie des sociopathies
- 1. Régression sociale dirigée, c’est-à-dire faire diminuer progressivement et de façon dirigée la place dans la hiérarchie qu’occupe le chien. On va jouer sur les prérogatives du dominant:
- a. Réorganiser les repas,
- b. Reprendre le contrôle de l’espace,
- c. Reprendre les initiatives des caresses,
- d. Faire valoir la priorité sexuelle du couple dominant.
La sociopathie étant une maladie du groupe social, la thérapie nécessite l’adhésion totale et inconditionnelle de toute la famille. Si un seul membre ne participe pas à la régression sociale ou est en difficulté pour appliquer les consignes, la thérapie ne fonctionnera pas.
Attention de distiller les conseils au fil des séances, ne pas parler de tout lors de la première séance et s’assurer que tout le monde a compris.
- 2. L’affirmation de soi : communiquer clairement sa position de dominant par un message verbal et para-verbal congruent est indispensable à toute bonne thérapie. Il faut donc apprendre à toute la famille à communiquer avec le chien et à envoyer des messages pertinents (savoir donner un ordre, donner les ordres sans s’énerver, ne pas regarder le chien dans les yeux mais sur la croupe, travailler en situation ouverte, toujours aller au bout de l’ordre donné).
Un sociopathie bien expliquée débute par une déculpabilisation importante des propriétaires. Il est également important de souvent associer la thérapie comportementale à une thérapie chimique inhibitrice.
Sites à consulter :
- Troubles du comportement : la sociopathie (Frégis)
- Mieux comprendre la sociopathie chez le chien (Zoopsy)
- La lettre vétérinaire Biolog.id – Février 2017 – La hiérarchie interspécifique, une notion controversée.